Le modèle économique des services en ligne

Le modèle économique des services en ligne

En tombant sur une infographie très instructive sur les critères de ciblage de publicité Facebook réalisée par Wordstream, une agence marketing, je me suis dit : tiens, on va parler un peu du modèle économique de Facebook, mais aussi Google, Twitter, Apple, Amazon et tant d’autres.

Un peu d’histoire pour bien comprendre l’origine de ce modèle économique

Jusqu’à la fin des années 90, le modèle économique des éditeurs de logiciels était assez simple : rémunération par l’utilisateur final (achat ou location) et/ou par un vendeur de matériel (licence OEM). On trouvait bien évidemment déjà des licences gratuites (freeware) ou d’essai limité dans le temps et/ou les fonctionnalités (shareware). La plus grande préoccupation du moment était surtout d’éviter la diffusion de copies pirates.

La généralisation de l’accès à internet a bien évidemment amplifié le problème du piratage mais il a également permis l’apparition de logiciels utilisables en ligne. Aujourd’hui banalisés, ils peuvent relever des mêmes modèles économiques que leurs ancêtres installés sur nos ordinateurs. Toutefois, certains malins ont vite compris l’intérêt de pouvoir profiter de l’interactivité du web pour collecter des informations et en faire de l’argent.

La clé du succès résidant dans la masse de données collectée, l’accès gratuit devenait évident pour l’attractivité des produits.

Le ciblage de vos données personnelles

La démarche est remarquablement identique pour tous les tenants de ce modèle économique. Vous ouvrez un compte gratuit et vous vous retrouvez assailli par des messages vous invitant à compléter vos informations pour “faciliter les mises en contact“. Sur le fond, ce n’est pas faux mais il n’y a pas que des anciens amis qui viendront aux nouvelles.

Facebook, partout, tout le temps ?

Encore mieux. Vous ne voulez pas donner votre numéro de téléphone ? Pas de problème, c’est possible. Puis, quelques minutes plus tard, on vous informe que vous êtes suspecté d’être un vilain robot et que seul un code reçu par SMS pourra vous ramener chez les vrais humains. Bon, il n’y a plus qu’à fournir le numéro.

Bref, tout est bon pour vous faire scrupuleusement dévoiler toutes vos informations et alimenter de gigantesques bases de données. Même sans pratiquer de ciblage marketing, cela permet déjà de produire de précieuses statistiques, facilement monnayables.

Et cela fonctionne ! Le marché de la publicité sur les réseaux sociaux est toujours en pleine croissance.

Puisqu’on vous dit qu’on est des gens biens !

Malmenée par les polémiques à répétition sur l’utilisation des données personnelles, les GAFA ont réagi en adoptant un message fort : nous protégeons vos informations. Merveilleux ? Pas vraiment : votre accord sur l’utilisation de vos informations est supposé acquis au moment de l’acceptation des conditions générales d’utilisation du service. Il faut ensuite passer du temps à trouver comment désactiver l’utilisation des données personnelles dans la multitude d’écrans d’options.

Cela n’empêche pas nos fournisseurs de services favoris que sont Facebook et Google de jurer qu’ils sont animés par les meilleures intentions du monde tout en engrangeant des bénéfices records et en achetant à tour de bras les bonnes idées autour d’eux.

Après, chacun est libre de disposer de ses informations personnelles comme il veut et il ne faut bien évidemment pas hésiter à utiliser leurs services mais en restant conscient que leurs objectifs ne seront pas les mêmes que les vôtres.

Maintenant place à tous les critères selon lesquels Facebook saucissonne ses 1,4 milliards d’utilisateurs :

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Critères de ciblage possibles sur Facebook (source : Wordstream)
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